Qui aurait pensé au terme de la saison 3 que l’A/S Formula allait connaitre un regain d’attractivité ?
De 15 voitures à Adelaide, nous passons à 24 au soir du GP du Canada le weekend dernier, et
encore : ce chiffre risque une fois encore de monter pour le GP d’Allemagne avec l’arrivée probable
de deux nouvelles voitures. Entre la hausse sensible du nombre d’engagés en cours de saison, des
courses aussi passionnantes que stratégiques et pimentées sans compter un règlement et une
organisation claire, lisible et sans aucun élément flou, peut-on déjà affirmer que ce championnat
connait un certaine période dorée même si il reste encore huit épreuves au calendrier…
Quelques points à noter : il semblerait que la manche belge sur le fameux circuit de Spa
Francorchamps est annulée. Dommage ! Concernant les pneumatiques cette saison, bien que jouant
un rôle majeur dans la stratégie des écuries et des pilotes en course (pneumatique, limitation à 3
moteurs par voiture…), quelques réglages mériteraient encore d’être ajustées. Ce n’est pourtant pas
faute d’avoir essayé de nouvelles solutions pour équilibrer les performances entre chaque type de
gommes comme au Brésil, avec un succès limité, mais pas mal de choses ont été améliorées depuis
et on attend encore d’autres nouveautés pour les prochains GP…
Il semble acquis que les Team Luck est la force majeure après le GP du Canada. Mais il faudra
surveiller les relations entre Meduzme et Keishin qui se sont quelque peu refroidies.
Il ne faudrait pas
oublier les Breizh F1 qui apportent un vent nouveau dans ce championnat, les monoplaces noires
pilotées par Modjo et Mangeox sont à surveiller de près, pour peu qu’elles se débarrassent de leur
chat noir à plusieurs moments. Automation et Franglais pourront ils répliquer pour la suite de la
saison ? Est-ce que Stratage se réveillera après des débuts de rêve ? Verra-on les March se battre
dans le milieu de tableau avec leur nouvelle machine ? Tant de questions que l’auteur a en tête…et
qu’il est bien en peine de toutes les écrire pour cet article.
14 – MARCH F1 – 3 points (JL Pichin : 24e avec 3 points, F. Estre : NC)
La belle histoire de la saison 3 ne s’est pas reproduite sur cette première partie de la S4. Le retour sur
terre aura été aussi brutale que douloureuse pour l’écurie détenue par le champion en titre Pichin.
Absolument pas compétitive, moteur BMW inadapté au châssis, la monoplace verte jouait même les
chicanes mobiles à plusieurs moments en neutralisant bien malgré eux ceux qui les prennent un tour
en course. Et quand Pichin arrive à correctement se qualifier, c’est-à-dire au alentours de la 13e
place, il faut que les incidents en course se produisent systématiquement…Petite lumière dans cette
galère, signalons quand même une sixième place du champion en titre à Monaco, au moment même
où l’équipe engage une seconde voiture pour Estre. L’arrivée de la version « B » de la voiture,
apparue au Canada, n’a que très légèrement changé la donne. Verra-t-on les pilotes March récolter
quelques points pour la suite de la saison ? C’est tout le mal que l’on leur souhaite.
13 – MUTAN RACING – 4 points (Mutan : 22e avec 4 points) – 4e
au classement des indépendants
Une cinquième place à Melbourne…et puis plus rien du tout. L’écurie alsacienne, outsider de la
saison 3, ne fait que chuter de GP en GP, sans aucun espoir de viser un résultat convenable à la
régulière hormis une occasion perdue à Monaco dès les qualifications. Peut-être que les choses vont
changer lors des GP ultra rapides à Hockenheim ou à Monza puisque Mutan annonce des
améliorations et un nouveau moteur serait installé. Wait and see…
12 – CHANG’AN – 8 points (Minardi : 18e avec 8 points) – 3e des indépendants
La sympathique équipe chinoise surprend agréablement pour ses débuts en A/S Formula. Découvrant
également le championnat, le pilote et représentant du team nous offre du joli spectacle dans le
peloton à chaque GP. Deux solides entrées dans les points au Luxembourg et à Monaco
récompensent les prestations de Minardi qui bénéficie également du soutien de la part du public
chinois qui suit de très près les prestations de la marque locale. Il reste désormais à s’améliorer dans
l’exercice des qualifications : la voiture blanche et bariolée de sponsors part de trop loin pour
espérer s’immiscer dans les points à la régulière.
11 – MEXICO RACING – 10 points (L. Perreira : 16e avec 10 points) – 2e des indépendants
Effectuant ses débuts au GP du Brésil sans aucun essai au préalable, Perreira impressionnait les
observateurs pour ses premières sorties avant de rentrer dans le rang. A voir si la structure mexicaine
peut améliorer sa voiture pour la suite (si les ressources le permettent) de la saison et voir si le
pilote-patron peut égaler sa seconde place à Imola, chose difficile mais pas impossible en sur les
tracés semi-rapides.
10 – FORD RACING – 14 points (Alex Gr : 19e avec 7 points, Yann : 25e avec 1 point, C. Pisc : 20e avec 6 points)
L’arrivée du constructeur américain en A/S Formula n’aura été qu’un pétard mouillé. La marque elle
même et les sponsors associés se sont désintéressés du championnat au soir du GP de Saint-Marin
après que Chris, à l’origine de ce projet et partenariat, a déserté l’équipe, lassé de voir le succès qui
lui fuit depuis quatre saisons. Ne reste plus qu’Alex Gr qui tente tant bien que mal de sauver la
situation en apportant quelques capitaux de son pays, en semi-perte : le pilote russe subit le manque
de développement de la monoplace par la suite et une solide malchance le poursuit en course. A ses
côtés, Yann découvre le championnat, la voiture, et ca marche plutôt bien pour le moment puisqu’il
marque son premier point au Canada. Plus que les incertitudes concernant le développement de la
voiture, quel sera l’avenir de cette écurie lorsque la fin de saison arrivera ?
9 – GTS – 21 points (Goodstone : 13e avec 12 points, Crash 21e
avec 6 points, BJG : 23e avec 3 points)
Un première partie de saison plus que médiocre pour cette équipe qui a toujours joué le rôle
d’outsider lors des saisons précédentes. Moyennement compétitive, la voiture est également difficile
à la mettre au point. Dans ces conditions, Crash s’en sort plutôt bien, en marquant 6 points et en se
mettant rapidement au niveau d’un Goodstone parfois pas concerné par le pilotage malgré son
podium au Nurburgring. La double-entrée dans les points au Canada après une superbe prestation
montre que GTS n’a pas baissé les bras, la saison est-elle enfin lancée pour l’écurie ?
8 – SURVIVOR – 25 points (U. McTavish, 15e avec 11e points, Enipla : 9e avec 14 points)
Deux podiums signés en neuf courses, mais une huitième place au classement des constructeurs.
Survivor accumule les paradoxes course par course : capables du meilleur comme du pire, monoplace
soit très véloce en qualification soit nulles part, en difficultés pour maintenir leurs positions durant
un GP ou capables de remonter dans les points de manière furtive…Ca fait déjà beaucoup pour
espérer viser gros à chaque GP. La monoplace rouge a du potentiel, c’est certain, reste à la dompter
et à effectuer du gros travail de mise au point. Notons enfin qu’Enipla ne démérite pas pour l’instant,
en signant deux pôles qui ont abouti à un podium en course et un niveau de performance similaire à
celui de McTavish, encourageant.
7 – DRAGOTRON – 27 points (Bush : 7e avec 15 points – Baron : 11e avec 12 points) – 1 victoire
La aussi, c’est un peu les montagnes russes concernant l’ex-équipe Honda qui engage deux voitures
cette saison. Mal récompensés en course à cause d’incidents en piste et/ou à cause de la fiabilité de
la voiture, l’équipe s’est bien rattrapé à Monaco avec une victoire opportuniste de Baron, course qui
aurait également pu voir Bush rejoindre son partenaire sur le podium. Toutefois, Dragotron peut
encore mieux faire au vu du potentiel de la monoplace et du talent des pilotes.
6 – ARTA – 28 points (Lucas : 8e avec 15 points, Fabinator : 10e
avec 13 points) – 1 victoire
Que c’est frustrant d’avoir une machine compétitive et de ne pas concrétiser en termes de résultats
bruts. Hormis à Melbourne ou à Monaco dans une moindre mesure, l’équipe nippone était toujours
dans le coup pour soit marquer des bons points, soit viser bien plus haut…mais à deux reprises, Lucas
et Fabinator ont été victimes de leur stratégie ou des incidents en course, voire battus par un peu
plus fort qu’eux. Une victoire de Fabinator (une première depuis la première saison) au Nurburgring
confirme que ARTA peut devenir une menace pour la suite de la saison, si le sort leur est favorable en
cours d’épreuve par là et si les pilotes arrivent à mettre la pression sur leurs rivales
5 – STS – 28 points (Kureha : 6eavec 17 points, Raky : 14e
avec 11 points)
L’écurie belge confirme ses bonnes dispositions aperçues en S3 en étant généralement la
troisième/quatrième force du plateau dans cette première partie de saison. Avec un double podium
en Malaisie et deux autres pour chacun des pilotes, STS s’affirme comme l’outsider cette saison, ne
manquant pas grand-chose pour viser la victoire à la régulière. Pourtant, celle-ci n’est que cinquième
au classement. Les raisons ? Des soucis de fiabilité pour Kureha (4 abandons…), une occasion manqué
de signer un podium et de scorer de gros points à Monaco, un Raky qui a disparu de la circulation
depuis plusieurs GP, une course anonyme au Canada…Ca fait déjà beaucoup de jokers grillés. STS
n’aura pratiquement plus le droit à l’erreur si elle veut grimper plus haut au classement.
4 – AUTOMATION – 29 points (Franglais : leader du championnat) – 1er des indépendants
Et si l’A/S Formula allait connaitre une autre surprise au titre des pilotes ? Celui que l’on attendait
pas à pareille fête construit discrètement, mais très efficacement ses prestations en course pour
signer quatre podiums. Mieux encore : Franglais s’empare de la tête du championnat après sa
deuxième place au GP d’Espagne, un petit point devant Guigz. Sacrée performance du patron-pilote
qui se montre également plus régulier que ses rivaux au championnat. Il faudra maintenant résister
au Team Luck ou au Breizh F1 pour la deuxième partie de la saison, est ce que l’équipe en sera
capable ? Tout dépendra des moyens déployés par celle-ci. Une seconde monoplace sera d’ailleurs
engagée à partir du GP d’Allemagne, ce qui veut dire un renfort de poids pour Franglais, mais
également l’abandon du statut décurie indépendante.
3 – BREIZH F1 TEAM – 32 points (Mangeox : 4e avec 20 points, Modjo : 11e avec 12 points) – 2 victoires
Nombre d’équipes aimeraient avoir des débuts spectaculaires comme le fait Breizh F1 en A/S
Formula. Avec deux pilotes qui découvraient également le championnat, les performances de la
structure bretonne est tout bonnement incroyable avec déjà deux victoires à leur actif. En dépit de
quelques prestations assez délicates comme au Nurburgring, les monoplaces noires également connu
leur lot de malchance, Monaco est certainement le parfait exemple d’occasion manquée de prendre
la tête du championnat quand Modjo sort de la route en tentant de se défaire du trafic alors qu’il
avait la victoire en main tandis que Mangeox sort également de la route (en direction du Casino le
plus proche…). Scénario à peu près identique au Canada pour le premier cité, et voilà l’équipe
« seulement » troisième des constructeurs…Mais il ne faudra pas les sous-estimer pour le reste de la
saison. A Modjo de continuer sur sa lancée et à Mangeox de prouver que ses deux victoires sont
méritées.
2 – STRATAGE – 36 points (Guigz : 2e avec 28 points, Snowizz : 17e
avec 8 points) – 2 victoires
Après deux victoires acquises de manière incontestable lors des deux premiers GP, on pensait
l’équipe Stratage et son nouveau pilote Guigz s’envoler au championnat. Las, les monoplaces
blanches vont quelque peu rentrer dans le rang face à Breizh F1, Team Luck, Franglais ou encore
ARTA. Cela n’empêche pas Stratage de conserver la tête du classement jusqu’au Canada et Guigz
jusqu’au GP d’Espagne. Impressionnant pour ses débuts, celui-ci va connaitre des courses plus
contrastées entre erreur au Nurburgring, malchance à Monaco et surtout au Canada. Toutefois, il se
montre un ton au-dessus d’un Snowizz que l’on attendait davantage à la fête, une cinquième place à
Interlagos et une victoire manquée à Monaco à trois tours du but par la faute d’un moteur en fin de
vie sont les seuls moments marquants de sa part. Passé ce passage à vide ou presque, Stratage doit
se ressaisir au plus vite afin de ne pas se laisser décrocher au championnat (pilote comme
constructeur) et de faire de gros résultats, ci-possible avec les deux voitures.
1 – TEAM LUCK RT – 47 points (Meduzme : 3e avec 28 points,Keishin : 5e avec 19 points) – 2 victoires
Après neuf meetings, il semble acquis que la Team Luck est l’équipe à battre de ce championnat.
Ayan rapidement résolu leurs problèmes d’usure avec les gommes, les voitures rouges entamaient
les remontées en course, au point de voir Meduzme s’imposer à Interlagos grâce à la fiabilité des
gommes tendres. Parfois, ce type de stratégie ne fonctionnait que partiellement, partant d’un peu
trop loin sur la grille ou ne marchait pas vraiment, à l’image de Barcelone. Le doublé à Montreal, rien
à dire, leur domination a été incontestable. Reste à régler le petit différend entre Meduzme et
Keishin au terme de cette course, mais nul doute qu’il s’agit plus d’une petite brouille temporaire
qu’autre chose. Avec 12 points d’avance sur Stratage au classement des constructeurs, Team Luck
peut pratiquement se permettre de griller un joker pour les courses à venir…
A noter enfin qu’une nouvelle équipe fera son apparition : il s’agit de Toyota, dont l’opération est
majoritairement parrainée par Konica Minolta, qui s’inscrira en tant qu’indépendant. Avec le départ
d’Automation (qui passe à deux voitures), cette catégorie n’est pas totalement isolée (4
voitures)…Mais aura-t-on encore une catégorie réservée à ces dernières la saison prochaine ? Rien
n’est moins sur.
Goodstone/fail-auto